Par Zachari’Anne Bemba
Témoignages et réflexions sur les échanges étudiants
Le fait de partir à l’étranger peut être une expérience mémorable comme ça peut être une expérience épouvantable. Et bien, pour moi, ç’a changé le peu de plans que j’avais. Ç’a tout remis en question et m’a donné envie de repartir. Puis, j’ai eu envie de savoir si ça avait été la même expérience pour tous ou bien, si on avait chacun des ressentis plus différents, en dépendant des circonstances de vie de chacun. C’est ce qui m’a amenée à interviewer quelques personnes pour leur demander leur avis.
J’ai commencé par demander aux voyageuses dans quel pays elles sont allées et si leur intérêt était relié à la psychologie ou bien si elles étaient motivées par des raisons personnelles. J’ai eu la chance d’interviewer plusieurs personnes quant à leur échange étudiant. La plupart d’entre elles sont Françaises et en échange étudiant à Montréal pour un an. Pour elles, le Canada était une destination plus facile, dans le mesure où il s’agit d’un pays qui partage une langue semblable à la France. Ainsi, la barrière linguistique n’est pas un problème pour les étudiantes arrivantes. Puis, elles considéraient cette expérience comme étant une bonne manière pour elles de se découvrir et de se connaître elles-mêmes, tout en étant réellement seules, car pour la plupart, elles ne connaissaient personne en arrivant dans leur pays d’échange. Cela, tout en se laissant guider dans une nouvelle culture plus ou moins semblable à la leur. La plupart des étudiantes avaient un fort intérêt pour le département de psychologie de l’UQÀM, qui, disaient-elles, a « une très bonne réputation ». Elles étaient plusieurs à avoir mentionné qu’en France, le Canada avait une réputation plutôt accueillante, et que la psychologie au Québec était davantage développée ici, que ce soit en recherche, en clinique ou même dans certaines disciplines de la psychologie comme la psychologie communautaire qui est passablement inconnue en France. Sinon, pour les autres personnes que j’ai eu la chance d’interviewer, ainsi que selon mon expérience personnelle, la destination est un choix plus personnel qu’autre chose.
Ensuite, je leur ai demandé comment est-ce qu’elles ont vécu leur échange étudiant? Est-ce qu’elles étaient seules ou accompagnées, est-ce qu’elles sont parties dans un pays où la langue officielle était différente à leur langue maternelle ou une souvent parlée, et puis, comment est-ce qu’elles ont apprécié la culture de leur pays d’accueil. En général, les échanges étudiants sont des expériences que l’on vit seul. Étant donné le fait que ça soit assez dispendieux et que ça prenne beaucoup de temps à organiser, il est plus fréquent de voir quelqu’un partir seul qu’accompagné.
Ainsi, chaque expérience est différente et se joue sur les relations dans le nouveau pays d’accueil, la préparation, le niveau de connaissance sur le pays ainsi que l’ouverture d’esprit. Si je prends mon exemple, le fait de partir à l’autre bout du monde, soit en Corée du Sud, m’a permis de sortir de ma zone de confort et, ainsi, de m’ouvrir un peu plus tout en me créant des nouvelles amitiés. Cependant, je dois avouer que le fait de partir dans un pays où la langue officielle n’était que la 3e langue que je parle, et celle que je maitrise le moins, ne fut pas facile. Cela étant dit, si on compare cette expérience à celle de la plupart des personnes interviewées, pour ce qui est de la question de la langue, ce n’était pas un très grand défi.
Par contre, pour ce qui est des relations, elles ont dit que se faire des amis fut beaucoup plus compliqué ici qu’en France. L’une des raisons est, qu’en France, les heures de cours sont de 8h à 17h et que la même classe se suit toute la semaine, ce qui fait qu’en étant toujours en interaction avec certaines personnes en particulier, on finit par développer une certaine proximité. Puis, une raison est surtout que les étudiants en échange étudiant ne sont là que pour une durée de temps relativement courte et donc, s’ils sont faits des amis, ils savent d’avance que cette relation ne dure pas plus d’une certaine période de temps et donc, il peut être compliqué de construire une amitié durable. Par contre, une minorité d’étudiants en échange sont venus seuls, mais connaissaient des gens ici, donc ça été un peu plus facile pour eux au niveau de l’intégration. Tout autant que les relations dans le nouveau pays d’accueil, pour certaines, ce fut un peu plus compliqué au niveau du manque de leur famille et de nourriture. Beaucoup ont mentionné le fait qu’être loin de leur famille a été un peu plus dur que ce qu’elles imaginaient et que la culpabilité les a rongées, car elles n’avaient pas la chance de passer autant de temps avec leurs proches. Elles n’avaient pas non plus la chance de communiquer proprement puisque les fuseaux horaires n’étaient pas les mêmes. De plus, le rapport qualité-prix des aliments était nettement plus élevé que celui en France, surtout pour des aliments comme du fromage ou du saucisson fut chose compliquée pour certaines.
Au vu du fait que de plus en plus de Français expatriés viennent s’installer au Québec, la plupart d’entre elles pensaient que se procurer des produits importés serait plus simple et moins cher. Neila, par contre, est partie en Finlande. Elle m’a mentionnée que de partir en échange étudiant fut la meilleure expérience de sa vie, que ça lui a permis de sortir de sa zone de confort que de partir à l’étranger toute seule et d’avoir à parler une autre langue que sa langue maternelle. Ne pouvoir compter sur personne qu’elle-même lui a permis de complètement se plonger dans la culture de son pays d’accueil. Pour ma part, je dirais que c’est ce qui m’est arrivée aussi. Je ne voyais pas le fait d’être dans un pays où la langue n’est pas ma première langue comme une mauvaise chose : je le voyais plus comme un défi. Je suis partie avec l’envie d’améliorer mon coréen et de perfectionner mon anglais et, c’est ce qui m’est arrivé. Je dirais que d’être dans un pays très homogène où la plupart des habitants ne parlent que leur langue maternelle m’a sortie hors de ma zone de confort et m’a permis de découvrir une partie de moi que je ne connaissais pas forcément.
Dans cette première partie, il était question de « comment est-ce que le choix du pays s’est décidé », puis de « comment est-ce que les étudiantes ont vécu leur expérience ». Dans la seconde partie de mon texte, il sera question de savoir ce que leur voyage leur aura apporté au niveau de leurs études, et comment est-ce que ç’a changé le cours de leur études et même de leur vie.
Corrigé par Mélanie Picard, Florence Ferland et Gabrielle Johnson
Révisé par Ariane Chouinard et Florence Grenier
Illustration originale par Mariam Ag Bazet (@marapaname)