Par Zachari’anne Bemba
La schizophrénie est une maladie du cerveau qui affecte des millions de personnes à travers le monde. Ses origines et ses mécanismes ne sont pas complètement compris, mais il est de plus en plus évident que plusieurs facteurs biologiques, psychologiques et sociaux jouent un rôle important dans le développement de la maladie. Cet article se basera davantage sur les facteurs sociaux. Parmi ceux-ci, la pauvreté et les quartiers défavorisés semblent être en expansion, ce qui pose un défi supplémentaire dans la lutte contre la schizophrénie .
La schizophrénie est un trouble mental caractérisé par des symptômes tels que les hallucinations, les idées délirantes, les problèmes de pensée et les difficultés à maintenir une cohérence dans la pensée et le comportement. Bien que la recherche ait beaucoup progressé à travers les années dans la compréhension des aspects biologiques et génétiques de la schizophrénie, il est de plus en plus évident que les facteurs sociaux jouent un rôle significatif dans le développement de la maladie.
Selon Flett, Kocovski, Davison et Neale (2017), la schizophrénie peut être influencée par des facteurs environnementaux, en particulier ceux liés à la pauvreté et aux quartiers défavorisés. Les personnes vivant dans des situations de pauvreté sont confrontées à un certain nombre de stress et de difficultés, ce qui peut contribuer au déclenchement et à la progression de la schizophrénie. Par exemple, la théorie de la sélection sociale suggère que la schizophrénie pourrait résulter d’une interaction complexe entre des prédispositions génétiques et la classe sociale. Elle postule que les individus issus de milieux socio-économiques défavorisés pourraient être plus susceptibles de développer davantage un trouble de la schizophrénie en raison de l’exposition à des facteurs de stress environnementaux liés à la pauvreté et aux quartiers défavorisés. En effet, la pauvreté en soi peut être un facteur de risque pour la schizophrénie. Les individus vivant dans la pauvreté ont souvent un accès limité à des soins de santé adéquats, ce qui peut retarder le diagnostic et le traitement de la maladie. La stigmatisation s’ajoute à cela puisque très souvent, lors de passages à l’hôpital, au lieu de se faire soigner, on les réfère aux soins psychiatriques, ce qui peut aggraver une blessure physique et donc, l’état général. De plus, le stress financier et les conditions de vie difficiles peuvent augmenter la vulnérabilité aux symptômes de la schizophrénie. Les préoccupations constantes liées à la sécurité financière et au logement instable peuvent aggraver l’anxiété et la détresse, qui sont des facteurs de risque pour la schizophrénie.
Les quartiers défavorisés, en expansion dans de nombreuses sociétés, présentent également un risque accru. Ces quartiers sont souvent caractérisés par un manque d’accès à des services de santé mentale de qualité, à des écoles adéquates, et à des possibilités d’emploi significatives, par exemple. Les facteurs de stress environnementaux, tels que la violence communautaire et les conditions de vie précaires, peuvent contribuer à la détérioration de la santé mentale des résidents. De plus, le manque de soutien social dans ces quartiers peut rendre les individus plus vulnérables à la schizophrénie.
Les recherches indiquent également que l’exposition à la violence dans l’enfance est un facteur de risque important pour la schizophrénie. Les quartiers défavorisés ont tendance à avoir des taux plus élevés de violence, exposant ainsi les enfants à des traumatismes potentiels. Ces traumatismes peuvent avoir un impact durable sur la santé mentale et augmenter le risque de développer la schizophrénie plus tard dans la vie.
En outre, les quartiers défavorisés peuvent être associés à un accès limité à une alimentation saine et à des espaces de loisirs. Les mauvaises habitudes alimentaires et le manque d’activité physique peuvent être des facteurs de risque pour la schizophrénie, car un régime alimentaire inadéquat et un mode de vie sédentaire peuvent affecter la santé physique et mentale.
Il est tout autant important de noter que les facteurs de risques sociaux ne sont pas nécessairement déterminants pour le développement de la schizophrénie. La maladie est le résultat d’une interaction complexe entre des facteurs génétiques, sociaux et biologiques. Cependant, les facteurs sociaux, tels que la pauvreté et les quartiers défavorisés, peuvent aggraver la vulnérabilité d’une personne à la schizophrénie ou influencer la gravité de la maladie.
Il est capital que la société reconnaisse l’importance de lutter contre la pauvreté et s’attaque aux problèmes qui affectent les quartiers défavorisés. Cela pourrait réduire le risque de schizophrénie, mais également améliorer la qualité de vie de nombreuses personnes.
En conclusion, la schizophrénie est un trouble mental complexe influencé par une multitude de facteurs, y compris des facteurs sociaux tels que la pauvreté et les quartiers défavorisés. Alors que ces facteurs sont en expansion dans de nombreuses sociétés, il est essentiel de reconnaître leur impact sur la prévalence et la gravité de la schizophrénie. En s’attaquant aux problèmes de pauvreté, d’accès aux soins de santé mentale et d’amélioration des conditions de vie dans les quartiers défavorisés, la société peut contribuer à réduire le fardeau de cette maladie complexe.
Références
Flett, G. L., Kocovski, N. L., Davison, G. C. et Neale, J. M. (2017). La schizophrénie. Dans Introduction à la psychopathologie [Abnormal Psychology, 6e éd.] (C. Bégin, C. M. Earls elIt. Lecomte, adapt. et trad.) (p. 292-295, p. 303-316). Chenelière Éducation.
Flett, G. L., Kocovski, N. L., Davison, G. C. et Neale, J. M. (2017). La schizophrénie. Dans Introduction à la psychopathologie [Abnormal Psychology, 6e éd.] (C. Bégin, C. M. Earls et T. Lecomte, adapt. et trad.) (p. 295-299). Chenelière Éducation.
Corrigé par Gabrielle Johnson, Anne-Marie Parenteau et Mélanie Picard
Révisé par Ariane Chouinard
Illustration originale par Laurie-Anne Vidori
